Aspire à inspirer

Laurent Bouchard,
photographe

Laurent est un artiste, photographe amateur qui a réalisé de nombreuses expositions. Il apprécie l’expressivité du noir et blanc. Acquéreur et utilisateur passionné de Pixii depuis quelques mois, nous avons voulu recueillir ses impressions.

Archi-textures

Quel est ton processus de création ?

J’ai toujours un appareil sur moi, sinon j’ai l’impression de sortir nu, et, comme je suis raisonnablement pudique…
Ainsi je prends des photos quotidiennement depuis plusieurs décennies. Je me dois donc, sous peine d’obésité numérique de mes disques durs, de trier régulièrement mes images. 

Cette étape intermédiaire entre prise de vue et développement des images retenues est pour moi déterminante. C’est ce temps de tri et d’autocritique qui, face à l’accumulation quotidienne des images, me permet d’anticiper non pas sur le potentiel esthétique d’une image prise séparément mais sur le sens qu’elle pourrait prendre dans une logique de série.
A un moment, une ou plusieurs séries doivent s’imposer et, dès lors je sors avec plusieurs idées de séries en tête, et alors, forcément, mon regard est transformé car je recherche des points de vue particuliers.
Si on parle création, motivation cette démarche auto-entretenue est d’ailleurs indépendante du support.
Que ce support soit argentique ou numérique ce qui est indispensable c’est de réserver du temps à cette démarche et d’avoir son appareil dans toutes les situations possibles pour “fixer” les situations qui interpellent.
J’ai beaucoup pratiqué l'argentique (et je le pratique encore) et je retrouve parfaitement mes marques avec Pixii. Je ne regarde l’écran de mon smartphone que ponctuellement s’il s’avère nécessaire de vérifier un cadrage. Quand on anticipe l’image, que l’on sait ce que l’on veut, je trouve que l’écran peut ralentir le processus de création.
Comme avec un appareil argentique, on « plonge » dans l’image et ce, d’autant plus facilement que l’on dispose d’un boîtier maniable, peu agressif au regard de l’autre et simple d’utilisation. Pour moi, simple d’utilisation signifie visée claire (donc télémètre), haute qualité d’image, fiabilité et ergonomie sans faille soit le cahier des charges de Pixii.

Tu utilises souvent le noir et blanc dans tes séries, pourquoi ?

J’aime le N&B car c’est un langage qui permet d’aller à l’essentiel. Le message est souvent plus simple et authentique. Je me suis récemment réconcilié avec la couleur (Pixii n’y est pas pour rien avec la gestion des LUT mais c’est un autre sujet …). Par contre je raisonne toujours, en amont de l’image, en N&B pour y renoncer parfois lorsque de « bonnes raisons » imposent la couleur pour raconter une autre histoire.
Pour revenir au N&B, si j’essaye d’identifier ce qui me motive à utiliser telle ou telle pellicule ou à basculer dans un mode numérique prédéterminé se rapporte avant tout à la notion de transition.  Je crois que ce que je recherche dans la future image c’est cette transition. Qu’elle soit forte avec de grands contrastes ou plus subtile, plus douce avec une multitude nuances de gris. Le jeu de l’ombre et la lumière modèles des formes que je ne saurais retranscrire en couleur.
Quatuor et cordes
Voigtlander 28mm - ISO1280 1/60

Voir en noir et blanc c’est aussi veiller à éviter les éléments perturbateurs qui peuvent modifier le message.

Choisir entre monochrome ou couleur force ainsi la créativité ! Il s’agit là d’une vraie contrainte, sans doute plus forte et plus potentiellement créative que le choix de la focale. Pixii avec son mode natif DNG monochrome me pousse à la contrainte du choix en amont. Je respecte trop le traitement du N&B pour transformer un DNG couleur par interprétation RVB alors que je peux traiter un DNG monochrome !
Avec ce boîtier quand je pense l’image en noir et blanc, au moment où mon esprit a le déclic, je peux basculer l’appareil en mode monochrome.
En un clic Pixii m'offre un second boîtier !  Il y a quelques secondes, j’avais un capteur couleur et maintenant j’ai un boîtier monochrome avec des DNG en niveaux de gris !
L’horizon s’éclaircit… progressivement
Voigtlander 28mm - ISO640 1/500
Rock on the rocks
APO Lanthar 35mm
Dans Lightroom les fichiers en mode natif me permettent une encore plus grande latitude de traitement que les DNG de mon Leica Monochrom 1 (à capteur CCD dont le rendu est reconnu pour sa grande latitude de traitement). Il faut dire que le capteur dispose de  8 Mo de pixels supplémentaires.
Je suis aussi très favorablement impressionné par la gestion des Hautes Lumières. Je peux sous-exposer (exposer à droite à l’aide du correcteur d’exposition) et retrouver beaucoup de matière dans les ombres - c’est un point fort.
Je ne l’avais pas acheté pour ça à l’origine mais j’ai découvert un boîtier étonnant dans ce mode natif monochrome.
Pour moi cela offre un sérieux plus à son utilisateur.

Un capteur qui respecte à ce point la texture de la neige c’est rare, c’est bluffant.

Lune: out!

Choisir entre monochrome ou couleur force la créativité !

Au delà du monochrome que t’apporte Pixii ?

Je suis vraiment un inconditionnel de la visée télémétrique, de cette visée « large et claire » qui me permet de voir au-delà du cadrage et d'anticiper ma photo. J’ai essayé la visée « reflex », le viseur électronique, la visée dite « hybride », l’autofocus avec ou sans joystick, le focus-peaking… je suis toujours revenu au télémètre et à la MAP manuelle. Ill s’agit à la fois d’une question d’efficacité, de confort et surtout de plaisir à la prise de vue.  Je dois quand même souligner que  Pixii innove en proposant le menu complet des paramètres et des données de prise de vue dans le bas du viseur. Particulièrement efficace quand on ne veut pas perdre de vue son sujet tout en modifiant un paramètre (ISO ou vitesse ou mode N&B ou…)
Avec sa monture M, je peux utiliser toutes mes optiques, même quelques « vissants  M39» qui m’ont bluffé par leur rendu de couleur. J’ai même récemment craqué pour un APO 35 à très haute définition optique afin de réussir à exploiter toutes les capacités du capteur.
Je trouve le design moderne (sans pour autant renier son appartenance au monde des boîtiers télémétriques) et sobre notamment grâce à l’absence d’écran de visualisation. C’'est vraiment ce qui m'avait tapé dans l'œil quand je l’ai vu la première fois entre les mains de mon ami Victor.
Je trouve aussi que le concept du boîtier upgradable est vraiment commercialement innovant. L’obsolescence programmée par le développement marketing et technologique devrait reculer avec cette conception modulaire. Il devrait ainsi devenir possible de faire évoluer le capteur pour un plus performant quand l’état de l’art le permettra. Je crois que c’est ce qu’ont pu faire les acquéreurs du premier boîtier, je me vois bien changer dans un an ou deux pour un capteur stabilisé, un capteur mieux défini, que sais-je ? … Peut-être aussi changer de processeur pour un plus puissant avec de nouvelles fonctions. Je crois, et c’est souvent un sujet de plaisanterie entre passionnés, que Pixii peut constituer un antidote au fameux GAS (Gear Acquisition Syndrom). Plus sérieusement, comme l’équipe est proche et très à l’écoute, on a la chance d’être sollicités pour donner notre avis, suggérer des fonctions et tester de nouvelles fonctionnalités.

Pollution : alerte rouge

Pollution : alerte rouge

Tournez manège

Sens inédit

Ciel froissé

Pixii est un vrai moteur d’inspiration avant,
pendant et après la prise de vue.

Air Maxx
Voigtlander 35 mm - ISO320 1/1000

En fait, si je reviens à la question : que t’apporte Pixii je répondrais…
le plaisir avant, pendant et après la prise de vue. Avant parce qu’il me pousse à sortir de chez moi, pendant parce qu’il m’incite à multiplier les points de vue, les expériences et après parce qu’il ne cesse de me surprendre. Pourvu que ça dure…

Laurent Bouchard

Découvrez les dernières expositions de Laurent

Ils dorment… peut-être rêvent-ils ? - 2019Printemps des photographes - 2019Les Barons - 2019Les Coquettes - 2018

Vous pouvez également retrouver le travail de Laurent sur

Crédit photo : Laurent Bouchard, tout droits réservés. Images reproduites avec l’aimable autorisation de l’artiste.